On aurait tort de passer à côté de cette "petite" sortie de Tim Hecker compilant une poignée de compositions que le canadien a écrit ces cinq dernières années pour le cinéma (Infinity Pool, Luzifer, La Tour) et la télévision (The North Water). On aurait tort puisqu'il s'agit tout simplement de Tim Hecker, soit l'un des grands sculpteurs sonores de cette génération et artiste largement abordé dans nos pages pour ses atmosphères évoluant entre ambient, musiques électroniques et néoclassicisme.
Loin de ses grandes œuvres-mondes du passé pouvant fasciner pour leurs aspects protéïformes, insaisissables et pourtant très reconnaissables (Harmony in Ultraviolet, Ravedeath 1972, Virgins, Konoyo), Shards doit plutôt être perçu comme un très beau résidu de l'actualité mouvante du compositeur, ce qui était déjà le cas pour les EP Dropped Pianos et Anoyo en leurs temps. Tim Hecker n'a jamais été aussi bon que lorsqu'il tente de figurer musicalement un monde incertain à la dérive et il paraît évident que la sensorialité particulière de sa musique en clair-obscur puisse aujourd'hui alimenter le monde de la fiction.
En collectant ainsi plusieurs chutes de studio, Shards, qui signifie "éclats", semble recoller les fragments de quelques rêves éveillés et finit par trouver une certaine cohérence dans cette matière onirique. Tim Hecker offre en tout cas une musique toujours d'une sensibilité rare, entre aube et crépuscule.
Chroniqué par
Romain
le 23/02/2025
A lire également sur dMute : | |
|
No Highs
(2023)
Kranky
ambient / Electronic |
|
|
Blog
Florilège musicopathe
#24 : Vagues |
|
|
Konoyo
(2018)
Kranky
ambient / gagaku |
|
|
|
|
Virgins
(2013)
Kranky
Ambient / Modern Classical / Electronica |
|
|
Blog
Actualité
Tim Hecker de retour en octobre avec Virgins. |
|
|
|
|
|