Bien des mystères entourent la formation Ak'chamel, ce qui nourrit déjà sa petite réputation que l'on espère grandissante. On sait en tout cas qu'ils sont deux, qu'ils viennent du Texas et qu'ils sont affublés de masques et de costumes faits maison lors de leurs concerts que l'on devine plus proches des transes chamaniques en pleine forêt que des light shows du psyché-rock. On sait aussi que le duo aime brouiller davantage les pistes en empruntant parfois d'autres patronymes tels que The Givers of Illness ou The Bandylegged Riders of the Ill-Promised Sun.
Quant à la musique, c'est encore un autre mystère puisque Ak'chamel mêle le psychédélisme et la folk rituelle issue des quatre coins du monde à tout un imaginaire que l'on dira ésotérique voire occulte avec pour seul objectif la recherche de transcendance. Objectif une fois de plus atteint avec ce Rawskulled poursuivant les errances sous psychotropes de leur formidable premier effort The Totemist (2020) et du non moins excellent A Mounful Kingdom of Sand (2022).
Comme sur ses prédécesseurs, Ak'chamel bricole sa musique instrumentale autour de motifs incantatoires répétés comme des mantras afin de produire de purs effets d'envoûtement. Les sonorités de Rawskulled semblent toutefois s'écorcher progressivement au fil de son avancée jusqu'à la longue pièce fragmentée et hantologique The Smoking Gunlocks and Girthrings Dragged From The Ashes nous faisant passer des drogues douces aux drogues dures. De quoi être très curieux pour la suite des aventures de ce groupe fascinant.
Chroniqué par
Romain
le 28/11/2024