Difficile de ne pas succomber aux charmes de ce groupe lituanien s'aventurant aux confins de l'ambient et de la folk originaire de son pays (à voir ici en live pour s'en convaincre). Merope a toujours été à la recherche d'un point d'équilibre voire d'un entrelacement entre modernité et tradition, ce qui se traduit par des envolées enchanteresses dans lesquelles la voix envoutante de Indrė Jurgelevičiūtė et les cordes de son kankles – instrument traditionnel lituanien – se nimbent de nappes synthétiques venues d'ailleurs.
Leur précédent album Salos (2021) constituait certainement le sommet de cet entrelacement mais, en passant de trio à duo après le départ de Jean-Christophe Bonnafous et de sa flûte bansuri, le groupe semble vouloir combler cette perte instrumentale par un goût encore plus prononcé pour l'expérimentation et les sonorités insaisissables. Le chant de Indrė Jurgelevičiūtė n'apparaît clairement qu'au troisième morceau et ne sera plus notre guide dans ce nouveau voyage soumis à quelques contorsions électroniques (Koumu Lil, Aglala, O Underhill). En tanguant ainsi du côté de la modernité, on pouvait craindre d'y perdre un peu de magie dans cette évolution mais que l'on se rassure, celle-ci opère une fois de plus et ce Vėjula sait offrir son lot de merveilles et d'étrangetés.
Chroniqué par
Romain
le 13/11/2024