C'est en 2016 lors d'une tournée que la britannique Emily Cross et l'américain Dan Duszynski (alias Cross Record) rencontrent le texan Jonathan Meiburg du groupe Shearwater et décident de former ensemble LOMA. Près de dix ans plus tard, on peut déjà affirmer que cette décision n'était pas prise à la légère tant cette formation a de la suite dans les idées et creuse sereinement son sillon dans la sphère indie-rock. LOMA vient en tout cas confirmer l'alchimie évidente de cette rencontre avec une troisième œuvre remarquable et sensible, à l'image de la magnifique tessiture vocale d'Emily Cross.
L'auteure-compositrice-interprète faisait des merveilles chez son projet Cross Record et vient ici porter ce nouvel album en se fondant dans de nouvelles chansons aux arrangements plus étoffés évoquant la mélancolie down-tempo de la chamber pop (Unbraiding, l'un des sommets de l'album), d'un certain trip-hop (Pink Sky) voire du slowcore (Broken Doorbell qui convoque les grandes envolées ici et là des derniers albums de Low). Cette mélancolie reste cependant illuminée de l'intérieur par des compositions visant l'âme et évoluant pour la plupart de l'ombre à la lumière ou de la terre au ciel via des mouvements quasi épiphaniques. Après tous ces reliefs variés, l'album se referme en douceur sur Turnaround, une folk-song légère que n'aurait pas renié Adrianne Lenker, ouvrant une autre voie à leur palette sonore déjà bien remplie, et qui sait un nouveau chapitre plus acoustique développé à l'avenir. La richesse de ce How Will I Live Without a Body? saura quoiqu'il en soit nous faire patienter jusqu'à lui.
Chroniqué par
Romain
le 23/07/2024