Chad Vangaalen fait partie de ces artistes canadiens qui se sont parfaitement installés dans le paysage de la scène indie folk nord américaine sans pour autant qu’on prenne vraiment le temps de s’attarder sur leur œuvre. La chose est désormais rectifiée. Ce nouvel album marque peut-être le début d’une nouvelle relation, fructueuse et soutenue - à l'image de son éclatante réussite - entre le songwriter et son public.
Ce qu'il y a de notable chez le kid de Calgary, c’est sa manière de trousser ses folk songs avec une déconcertante efficacité pop. On n’est jamais dans une reprise littérale et par trop austère de l'âge d’or de la folk. Ici on reprend, on cite, on pastiche (mais sans le vouloir) un genre maintes fois ressorti de ses tiroirs. Neil Young est toujours là derrière les zébrures DIY et cette manière assez réjouissante de faire des pop songs inspirées et efficaces. Des éléments qu’on apprécie particulièrement dans le travail de celui qui peut, à juste titre, faire office de relève.
La folk se mêle à la pop dans le cadre d’hymnes intenses et inspirés, la country (Weighed Sin) répond au rock messianique (Where Are You?), au folk le plus orthodoxe, au inspiration jazz, au psyché (Weired Love) ou aux rythmiques les plus sautillantes (All Will Combine). Une excellente entrée en matière pour le néophyte et une belle démonstration de forme pour l’initié, ce Shrink Dust figure parmi la liste des disques qui profilent ce printemps 2014. Un album léger mais certainement pas toc.