Présenté comme un double album au design toujours aussi soigné,
The Trentemoller Chronicles se compose pour sa première partie de titres inédits, de remix et d’extraits live d’
Anders Trentemoller. Le second disque laisse place aux remixs du Danois qui se fait la main sur
Royksopp,
Moby et bien d’autres.
On s’en doutait le travail est soigné, d’un niveau equivalent au sublime et acclamé
Last Resort. Premier disque d’abord. Les premiers morceaux s’inscrivent dans un registre ambient-downtempo magnifiquement froid.
Le live de
Snowflake extrait du
Last Resort est tout simplement époustouflant et prend des airs de drum’n bass à enflammer le plus froid des dancefloors, comme une brûlure à la glace. On reste scotché comme la langue sur un bac à glaçons congelé (quoi qui ne l’a jamais fait ?). Après la drum,
Trentemoller orchestre des cordes pour un résultat plus downtempo : accords légers de guitare faisant l’amour à des violons et violoncelles, l’enfant bâtard ressemblant finalement à
Sigur Ros. Impressionnant de maîtrise, le Danois offre une ascencion remarquable, dont la perfection des nappes renvoient l’oreille à sa seule faculté auditive, incapable de garder sa fonction d’équilibre.
Les influences dub polaire s’affichent clairement, doucement entremêlées à une deep techno des plus efficaces. Les titres sont accrocheurs, mieux ficelés que le rôti du meilleur apprenti boucher de France… ou du Danemark. Le son de
Trentemoller est clair, épuré cristallin, mais toujours accompagné d’un beat sourd et profond. Que dire de la version chantée de
Moan et ses influences multiples où le son dancefloor laisse la place à une rythmique reggae parfaitement amenée, colorée par la jolie voix d’
Ane Trole. Les sons semblent provenir directement de la nature, comme si le Danois mettait en musique la génèse d’un monde souterrain, enfoui sous une glace impénétrable. Un monde où il ne fait pas bon de parler, d’élever la voix contre les éléments.
On ne se lasse pas des
Chronicles du Danois. Reste à choisir le moment opportun pour l’apprécier. Ecoute active avec des oreillettes pour une plongée immediate dans l’univers. Ecoute passive pour donner une saveur à son activité. Les six derniers titres abritent un registre plus techno, plus saturé, soupoudré de rythmiques dub. Les titres deviennent moins aériens et plus agressifs.
La seconde partie montre
Trentemoller dans l’exercice du remix. Très diversifiés, les morceaux alternent le rock sur
Danger global warming, la minimale sur
Coincidance ou de trance-world sur
Les djinnsPas toujours réussi comme sur le titre de <>Moby. Gardons plutôt en tête la première partie de l’ouvrage, en attendant la prochaine oeuvre du maître, qui ne ne tournera pas la page de si tôt.
Chroniqué par
Camille
le 15/03/2008