La musique de
Beirut est une grande voyageuse. Facile de dire qu’elle fait même le tour du monde. Non pas que son succès et la reconnaissance dont il jouit soient d’une si grande envergure, même si
Gulag Orkestar, le premier album, fut très bien accueilli.
Zac Condon est ce californien de Santa Fe qui fait de la folk sur des rythmiques balkaniques, des cuivres tziganes et qui teinte une musique anglo-saxonne avec des colorations de l’Est. Ou bien est-ce peut-être le contraire.
Sur
The Flying Club Cup, on se promène de Nantes à Cherbourg, en faisant un détour par la banlieue – mais laquelle ? Le précédent voyage de
Beirut nous embarquait dans le Brandenbourg allemand, puis à Prenzlauerberg - le nord-est berlinois, avant de virer sur Bratislava pour terminer dans un bunker. De belles balades.
Si
The Flying Club Cup ne propose rien de franchement neuf depuis
Gulag Orkestar, notons quelques jolies trouvailles tout de même :
Nantes, bien sûr, pour sa lecture moderne et ludique de la fanfare, et
In The Mausoleum, pour sa ligne jazzy.
Musique géographique s’il en est, le syncrétisme de
Beirut rappelle la défragmentation des frontières, au moins musicales. Pas une fanfare de plus, pas une réappropriation facile et minorée de mélodies traditionnelles, mais bel et bien une tentative de croiser les sons et les gens.
Chroniqué par
Igor
le 06/10/2007