En 2005 la parution plutôt hasardeuse de Songs of green pheasant sur Fat Cat nous dévoilait le folk solitaire et « fait maison » de Duncan Sumpner. Ni actuel, ni anachronique, cet album échappait à toutes les références par lesquelles on aurait vainement tenté de le cadrer, et ce malgré l’évidence instantanée de ce folk rural (mais moderne) et mélancolique (mais aérien).
Un peu plus d’un an s’est écoulé, et la discrète sortie de Aerial days arrive semble-t-il juste à temps pour appuyer nos humeurs automnales…
De prime abord, le premier morceau frappe par une instrumentation plus riche et un son plus lisse que ce que nous avait offert le premier album, impression renforcée par l’allure générale franchement plus pop de ce morceau d’ouverture. Le charme de cette musique solitaire et nostalgique serait-il rompu ?
Force est de constater qu’il n’en est rien : Aerial days accuse assurément une certaine réorientation musicale, aux contours moins ouvertement « folk », plus marquée par la dream pop des ’80 et ’90. Une parenté de motifs qui rend la rupture seulement apparente : ce nouvel album continue de livrer des chansons intimistes, presque contemplatives, qui évoquent tant des crépuscules ensoleillés que des aubes pluvieuses.
Relativement court (un peu plus d’une demi heure), mais présentant une construction cohérente qui ne laisse place à aucun sentiment de trop peu ou d’inachevé, Aerial days offre au surplus deux morceaux, deux joyaux, (Remembering and forgetting, Wolves amongst snowmen) qui resteront assurément des jalons de nos errances nocturnes.
Chroniqué par
Shoegazer
le 05/12/2006