Portrait of David est un des projets musicaux de Ola Fløttum , musicien norvégien également à la tête de
The White Birch, dont on n’oubliera pas de sitôt le très beau
Star is just a sun paru en 2002.
These Days Are Hard To Ignore pourrait d'ailleurs être signé de
The White Birch, tant les deux univers développés sont proches. Cet album, s’il ne nous parvient qu’aujourd’hui par le biais de Glitterhouse/ Talitres records, est sorti il y a déjà trois ans sur le label norvégien Racing Junior . En solitaire, plutôt que de visiter un territoire inconnu, Fløttum réinvestit un espace sonore qui lui est familier: album casanier s’il en est (il a d’ailleurs été enregistré dans sa salle à manger, par Helge Sten de
Supersilent),
These Days Are Hard To Ignore est à la fois extraverti dans les images de grands espaces glacés qu’il évoque, et introverti par la solitude immense et la tristesse qui se dégage de ces mélodies et sons épars, enveloppés de réverb. Les notes de pianos sont comme des flocons de neige qui se poseraient délicatement sur un sol laiteux. Le chant, presque éteint , semble prêt à s’évanouir à chaque instant.
La lenteur s’éprouve, doucement, et comme en songe, l’on se laisse porter par ces arrangements embrumés, ces arpèges de guitare caressées, ces cordes entourées du pâle halo d’une lumière hivernale
Les amateurs de
Mark Hollis,
Sylvain Chauveau,
Labradford, ou encore
Piano Magic devraient être comblés par ces morceaux évanescents comme de la buée sur une vitre.
Cet album ne risque pas de vous guérir d’un moment de spleen. Mais il l’accompagnera idéalement.
Chroniqué par
Imogen
le 26/01/2005