C'est forcément avec un pincement au cœur que nous entamons l'écoute d'Intimate Immensity, album devenu tristement posthume suite au décès en août dernier de Tom Relleen à l'âge de 42 ans seulement. Ce multi-instrumentiste passionnant et la tout aussi passionnante batteuse Valentina Magaletti s'échappaient du groupe psyché-rock The Oscillation pour former Tomaga, sorte de laboratoire d'expérimentations bruitistes et percussives flirtant avec le krautrock de Can, la kosmische musik voire les ambiances habitées des vieilles bandes-son de films Giallo. Une poignée d'EP et un fabuleux album (The Shape of Dance) propulseront directement ce duo britannique dans les formations instrumentales à suivre de près. Ayant assisté à l'un de leurs concerts lors d'une Gonzaï Night à la Maroquinerie de Paris, je peux personnellement témoigner de l'impressionante synergie que dégageait Tomaga sur scène. Le groupe semblait alors vouloir atteindre deux choses : la maîtrise du chaos et l'effet de transe. Accouché dans la douleur peu de temps avant que Tom Relleen nous quitte, Intimate Immensity est une dernière émanation psychédélique addressée autant à l'au-delà qu'à nous ici-bas.
Intimate Immensity est disponible à cette adresse.