C'est toujours un choix risqué de placer un des titres les plus enthousiasmants de l'album en ouverture. La suite risque de souffrir de cette exigence imposée. Peu importe pour
Exsonvaldes,
Days, titre sorti en 2012, ouvrira leur album
Lights comme il se doit. De toute façon, ils assument ce goût du risque, preuve en est les nombreux concerts en appartement depuis plusieurs années.
Après leur troisième album
There's No Place Like Homes sorti en 2010 et déjà remarqué, ce quatuor parisien récidive avec un album qui a bénéficié du travail de Alex Firla, qui a collaboré au premier album de
Phoenix et qui a aussi travaillé avec eux pour leur précédent opus.
Servi d'un clip reflétant parfaitement l'image du couple,
Days esquisse en quelques mesures le style du groupe : une voix pleine de lyrisme, une alliance entre guitares claires et musiques électroniques des plus entraînantes. Recette imparable qu'on ne se lasse pas d'entendre par ricochets successifs tout au long de l'album dans
Action et le final
Nineties.
Mais cette réussite n'est pas la seule découverte de l'album, avec le doux
Seahorses puis
Lights, les
Exsonvaldes entrent sans faillir dans l'univers musical de Metronomy puis de
Oasis, deux figures de la pop anglaise.
Après de tels plaisirs, notre appétit est déjà bien apaisé. On en oublierait presque le dernier risque pris dans ce nouvel album. Après avoir chantés depuis leur début en anglais, les
Exsonvaldes s'essaient au français. C'est toute une génération avec eux qui reviennent à leur langue maternelle ( Lescop,
Aline...). Mais la nostalgie ne leur sied pas, il s'agit plutôt d'un dernier pari. Montrer qu'avec
L'aérotrain (dont la guitare évoque sans équivoque les sonorités des années 80) et
On n'a rien vu venir, la pop en langue française n'a rien à envier à la pop anglaise. Franchement, il faut bien avouer que le pari, comme tout le reste de l'album, est réussi.
Un album intense, ramassé en dix titres, mais d'une vitalité renouvelée à chaque instant.
Chroniqué par
Patrice Vibert
le 19/04/2013