Après avoir réédité ses disques les plus fameux - enregistrés en compagnie de la crème des improvisateurs internationaux (
Ictus Records’ 30th Anniversary Collection) -, le percussionniste Andrea Centazzo se penche sur l’édition complète de l’œuvre de son
Mitteleuropa Orchestra, ensemble qu’il dirigea dès les début des années 1980, parmi lequel prirent place des musiciens aussi importants que les trombonistes
Albert Mangelsdorff et
Radu Malfatti, les saxophonistes
Gianluigi Trovesi et
Roberto Ottaviano, les trompettistes
Enrico Rava et
Paolo Fresu, ou le contrebassiste
Mark Dresser.
Accompagné de la sorte, restait à
Centazzo à déployer un savoir-faire là pour soigner des aspirations musicales oscillant entre jazz, musiques improvisée et contemporaine. Alors, le percussionniste met au jour une musique nouvelle à l’arrière-goût de métal réverbéré (
The Radio Session #4), qui doit ses couleurs changeantes aux effets de décisions brutales : usages peu communs des instruments (
Satori for Large Ensemble : II Movment), déviations mélodiques et répétitions intransigeantes (
The Orchestral Dharma : III Movment), gestes spontanés libérateurs (
The Radio Session #1) ou chinoiseries glissées ici ou là par un chef obnubilé par l’Asie (
Satori for Large Ensemble : I Movment, Samudaya : I Movment).
A force de combinaisons toujours plus hétéroclites,
Centazzo tombe sur un nid d’oiseaux de feu bercé par les résonances (
The Radio Session #2), invente des marches fantasques hésitant entre burlesque italien (
Samaduya : III Movment) et tourmente russe (
The radio Session #4). Se fait, au final, l’exégète d’un univers évanescent sans cesse en proie aux déflagrations expérimentales et grandioses. Qu’il aura réfléchi et construit aux côtés d’autres musiciens d’exception.
Chroniqué par
Grisli
le 19/03/2007