Pour son deuxième album,
Immune revient en donnant le meilleur de soi-même.
Cela tient, d’une part, au fait que
Sound Inside reprend certains morceaux du premier album, sous un nom quelque peu différent parfois (
Kites devient
Lost Kites,
Hundred Leaves devient
Thousand Leaves,
Through Tides reste inchangé).
Sound Inside constitue ainsi une sorte de « best of » d’
Immune.
D’autre part, il témoigne d’un degré d’aboutissement plus élevé qu’
Immune. Le groupe a gagné en maturité, ce qui est certainement dû à l’expérience de la scène. Et, la voix de Gary, tout en gardant ce timbre légèrement effacé qui en avait fait le charme, semble avoir pris de l’assurance, s’être affirmée en maintenant cette touche inquiète qui la rend si suave.
Acoustic Memories, superbe ballade, douce et légère comme une berceuse, témoigne d’un grand sens de la composition et de l’arrangement : chaque instrument (voix, violoncelle, piano, guitare) y trouve en effet sa place, se passant le relais sans pour autant tourner en rond.
Mais, c’est sans doute
Lighthouse qui donne tout son sens au terme « electro-pop » que revendique le groupe : simplicité de la mélodie qui entraîne un besoin irrépressible de la fredonner, petite musique portée par de délicats parasites électroniques qui rythment le tout et, enfin, un intelligent canon crée par la superposition de deux enregistrements de la voix. Placé judicieusement au beau milieu de l’album,
Lighthouse l’éclaire, rayonne sur lui, lumineux.
Adrift, quant à lui, dévoile un autre aspect de la musique d’
Immune puisqu’elle se fait alors plus rythmée, bien que toujours aussi légère. Il permet ainsi, accentuant le temps d’un morceau le côté electro du groupe, à
Sound Inside de ne pas être simplement un disque lénifiant.
Avec
Sound Inside,
Immune confirme tout le bien que l’on pouvait penser d’eux. En outre, dans la mesure où ils ont enrichi leur musique et donné plus d’ampleur aux arrangements, sans toutefois dénaturer ce qui fait leur spécificité, ils parviendront sans doute à toucher un public plus large.
Voilà donc un groupe que l’on ne saurait trop vous conseiller de suivre et de soutenir.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 02/05/2005