Troisième album du duo Jean Baptiste et Frederic Hanak (après
Reverbreak this beat down en 1997 tiré initialement à ... 50 exemplaires ! - et réedité en 2000, puis
Harsh reality of daily life en 2001), auteurs également d’un EP très remarqué avec
TTC (
Trop singe chez Clapping Music) en 2003. Sur
Radio Ape, le singe débarque et en impose par sa présence et sa puissance.
Signés chez Planet Mu (où l’on retrouve notamment
Venetian Snares ou
Mu Ziq),
dDamage explore ici les croisées des chemins de l’electronica, de l’IDM et de la noise sans se soucier d’entrer dans les cadres pré-établis. Influencés par le rock, le punk et le hip hop (entre autres), les deux frangins se gargarisent de sons déchiquetés et ouvertement agressifs avec comme but premier (avoué) de déranger l’auditeur, le réveiller et ainsi susciter son attention, par le biais de digressions sonores dévastatrices et salutaires.
Rythmiques troublantes, gimmicks efficaces et entêtants, condensé de breaks et de distorsions (
Agueev), leur musique lorgne également sans fausse complaisance vers un certain aspect mélodique (
Liquid words,
Aeroplane ou
Maeban, soit une sorte de
Yann Tiersen Vs
Venetian Snares), recourant à de nombreuses occasions à des parties chantées (même si celles-ci n’échappent pas pour autant à une déconstruction « en règle »).
Ode assumé et vivifiante au bruit maîtrisé et à l’expérimentation lucide, le duo déconcerte dans un premier temps avant que nos sens peu à peu s’habituent. Dès lors, l’immersion se fait sans aucune réticence et avec même un goût avéré pour cet univers post-apocalyptique avide d’expansion. A l’image du clip de
Pressure (réalisé par
Ra, également auteur de la cover ainsi que de celle de
Tacteel pour son
Butter for the Fat),
Radio Ape est ce type d’album où fougue, ingéniosité et refus des archétypes se côtoient avec malice pour accoucher d’un authentique et délicieux moment de démence … Play it loud !!!
Chroniqué par
Oropher
le 23/03/2004