Drogués, érudits, et pas spécialement contents, les
D'aqui Dub, quartet polyglotte sans frontière - deux Marseillais, un Italien et un Bosnien - broient leur occitanisme dans un mortier electro-noise pour mieux en laisser échapper les effluves poétiques et subversives...Bouillant !
Les quatre de
D'aqui Dub et leurs cerveaux certainement agités, on a déjà essayé de nous les vendre, étiquette régionaliste collé sur le front : genre les gars qui se jouent des codes de l'histoire d'une langue clandestine dans son propre pays. Certes. Mais pas (plus) que. C'est même impensable de se cantonner à ce sommaire descriptif. Surtout après avoir écouté les cinq titres de ce
No Specific Time. Non franchement, messieurs dames les agitateurs culturels, vous valez mieux que ça.
C'est regrettable, qu'à partir du moment où un disque est chanté dans un dialecte régional on n'aille pas voir ailleurs où ça se joue en vérité. Ici, à la croisée des chemins, là où la poésie se veut porteuse d'une vision singulière et décalée de la course folle du monde, ces quatre fondus s'éclatent, au sortir d'un corps à corps violent et sensuel, à balancer la purée technologique dans le petit ventre de la tradition. Chez eux, en effet, pas d'effets de manches. Les musiques roots ne sont plus traditionnelles, elles déjantent, mordent la poussière des bas-côtés, font du bruit, blanc et étincelant (on est à ce stade à peine étonné de retrouver dans l'équipe de prod' le sieur
Nicolas Dick des mythiques
Kill The Thrill).
Ces cinq titres , véritables explosions alchimiques de désespoir et de félicité, sont extrêmement inflammables, instables pour ainsi dire. Les jouer et rejouer tard la nuit, comme à l'heure de coucher sur le papier ce billet, c'est faire renaître ad libitum l'incandescence d'un jour sans fin. Bouillant on vous disait. Brûlant surtout !!
Chroniqué par
Yvan
le 01/01/2013