Partisan d'un éclectisme empirique mais réel,
Steve Bug est de ces artistes ayant fondu dans la même carrière - vingt ans déjà - plusieurs existences. Porte-parole d'une esthétique musicale profonde et sensée, faiseur de hit devant l'éternel (
Loverboy), producteur et Dj de haut vol, il aura aussi essuyé quelques tempêtes (la chute de sa maison
Raw Elements) avant d'acquérir ce statut de touche à tout humble et prestigieux. Un paradoxe trop rarement assumé.
Ainsi après avoir [re]donné vie aux nuits hambourgeoises, créé le label
Poker Flat records puis
Dessous Recordings ou encore
Audiomatique, sorti quelques mixes et autres selecta, l'Allemand revient au long format avec ce
Noir (son dernier Lp date de 2009 ,
Collaborating et notamment l'excellent
Still Music et son association avec
Donnacha Costello).
Après avoir pris connaissance de ce qui s'apparente grandement à une profession de foi, on ne sera pas étonné de discerner dans tout ce
Noir les mêmes atouts : classe et humilité.
On retrouve ici cette volonté d'éviter la simple confrontation des genres - ici une techno minimale et sombre, là quelques embardées acid, quelques sueurs deep house aussi et malgré tout deux ou trois longueurs un brin creuses (le très "facile"
Moment of Ease et le fatigant
Those Grooves).
En fait, sans aucun prosélytisme ,
Bug prône plutôt une vraie construction, une synthèse viable de ses influences qui ne sacrifierait jamais l'esprit à la technologie. Une gageure monumentale par les temps qui courent. Rien que pour ça, chapeau bas !
Chroniqué par
Yvan
le 18/11/2012