Voilà un disque qui n’a pas fait grand bruit et qui mérite pourtant son coup de projecteur en cette fin d’année 2010. Sa discrétion est d’ailleurs peut-être son seul défaut tant Crooks and Lovers est abouti.
Catalogué en dubstep, faute de mieux, le premier album du duo Mount Kimbie (Dominic Maker et Kai Campos) est en réalité bien plus que ça. Il parait déjà avoir une avance sur la majorité des artistes ralliés à ce genre pourtant récent. La faute à un assemblage sonore des plus fins, au coeur duquel pétillent samples cuttés, rythmiques brinquebalantes et bruitages éclectiques. Le tout enveloppé la plupart du temps dans de délicieuses nappes synthétiques.
Portés par un groove lancinant, la plupart des morceaux empruntent aussi bien au trip-hop du début des années 90 (Before I move off, Adriatic, Ode to bear) qu’aux élans cinématographiques du déjà mythique Burial et ses ambiances nocturnes (Would know, Carbonated, Ruby).
Parfois, le duo s’autorise quelques expérimentations plus poussées en particulier sur Blind Night Errand et Mayor, quoique volontiers plus dance. L’apport est immédiat et permet à l’album de maintenir un équilibre subtil, faute de quoi il aurait pu tomber dans une (relative) linéarité.
Il faudra du temps pour appréhender toutes les facettes de cet opus à la richesse bien dissimulée. Mais n'est-ce pas là le propre des grands disques ?
Chroniqué par
Fabien
le 28/12/2010