Non content d'avoir sorti en 2009 un des meilleurs albums d'IDM,
SE remet aussitôt le couvert.
L36 est comme son prédécesseur un produit
Tympanik Audio ; on ne change pas une équipe qui gagne. Il marque une certaine évolution dans le son de l'Allemand. Sebastian Ehmke s'ouvre ici, en introduisant cordes frottées ou pincées, au post-rock et au modern classical façon
Digitonal. D'accord, mélanger IDM et post-rock n'est pas faire preuve d'audace tant le métissage est fréquent entre les deux courants. Mais il invalide ce cloisonnement au genre que j'avais pu lui reprocher l'année dernière. Une surprise attend même l'auditeur sur
Beton : un chant – le sien ? – que
SE a eu le bon goût de massacrer à travers une énorme distorsion. Si je dis "bon goût", c'est que l'expérience de producteurs qui s'improvisent chanteurs a rarement été une réussite.
Sur cet album comme sur le précédent,
SE fait preuve d'un don certain pour la composition. Les mélodies sont d'une simplicité désarmante ; jamais les rythmiques ne nous embarquent dans quelque chose qui s'approcherait de la démonstration technique ; et cela sonne pourtant du tonnerre ! Ehmke ne cherche pas à susciter d'émotion particulière ; il propose juste une série bigarrée de morceaux à prendre pour ce qu'ils sont. Un album hautement recommandable pour les amateurs du genre :
SE en est probablement l'un des producteurs actuels les plus talentueux.
Chroniqué par
Tehanor
le 13/08/2010