La dernière fois qu'on a eu de ses nouvelles, c'était voilà un an, en compagnie de
Stephan Bodzin au sein de leur duo
Rekorder. Aujourd'hui, c'est associé à
André Winter sur ce
H-3 que l'on retrouve un
Oliver Huntemann en grande forme.
Le Brêmois relève le pari de séduire sans lasser, de bousculer sans effets de manche ni exubérance outrancière. Si le challenge est couronné de succès, c'est avant tout parce qu'
Huntemann n'abuse pas de ces recettes "minimalistes" dans lesquelles nombre de producteurs se perdent. Sa techno, car c'est bien de ça dont il est question, se fait donc abrupte et acérée, extrêmement synthétique (trop peut-être pour certain, nous ça nous fait juste penser à du
Sutekh).
Empreint d'une grande simplicité, faisant fi de facilités que l'envie de faire danser et transpirer génère parfois, ce troisième album s'adresse directement à l'hémisphère droit du cerveau, pour lui faire dévaler quelques pentes bien accidentées (le torturé
Dexter), vous poussant alors à lever les bras en l'air (
Rikarda et sa basse vrombissante débarquée de nulle part), à bouger la tête tel un possédé (le magnifique
Lousy Night est réellement ensorcelant).
Et malgré ce chambard physique, ce disque conserve toujours ce délicat équilibre entre grâce et technicité (géniale complémentarité avec
Dubfire sur
Dios)
Vous l'aurez compris : ni cosmétique, ni mièvrerie ici (à l'instar de cet artwork on ne fait plus sobre et explicite), juste une folie maîtrisée d'une main de fer.
Une euphorie rampante, contrôlée et ajustée d'une bonne et savante dose de profondeur et de sensibilité. Celle d'un artiste qui, depuis longtemps maintenant - 15 ans déjà -, a pris le parti de l'intégrité, et par là de la qualité. Tout simplement.
Chroniqué par
Yvan
le 09/06/2009