Tympanik Audio... C'est en ouvrant ce billet sur
Epiphora que je comprends pourquoi ce label me dit vaguement quelque chose. J'ai déjà chroniqué deux skeuds de leur cru :
Approach, de
Subheim, et
Sonnambula, de
Stendeck.
Tympanik Audio est un label relativement jeune. Cela ne l'empêche pas d'être extrêmement fécond. En même pas deux ans, les gars ont déjà produit une petite trentaine d'albums. Si le reste est à l'image de ce que je connais désormais de chez eux, je vais commencer à croire qu'ils ne font que dénicher des pépites.
Sebastian Ehmke fait parti de cette frange d'IDM lorgnant du côté de
Gridlock. On connaît le topo : plages ambiantes, rythmiques glitchées, mélodies jouant sur la corde sensible. Mais voilà,
SE a ce petit truc qui fait que chez lui, ça marche mieux que chez les autres. Il n'invente rien, mais ce qu'il fait, il le fait à la perfection. Même quand on le croit tombé un peu trop facilement dans le larmoiement convenu (le piano d'
Androgenetic Bullshit ou celui d'
Aer-, par exemple), il développe finalement quelque chose d'assez riche et nuancé. C'est que notre Allemand maîtrise très bien l'art d'introduire dans de voluptueuses crèmes quelques ingrédients industriels sans en dénaturer le goût.
Ce qu'il y a d'agréable, dans
Epiphora, c'est qu'on nous met sans cesse en bouche. Les minutieux crépitements servis en entrée permettent rarement de savoir ce qui attend en plat de résistance. Mais rien n'est laissé au hasard. C'est seulement quand le menu complet nous est dévoilé qu'on saisit alors toute la pertinence des choix faits.
Sebastian Ehmke a même eu le bon goût de proposer quelques hors-d'oeuvre : l'ambient de
No Need For Voices ; le
Null au goût de
Boards of Canada. On évite ainsi de lasser le client par force d'avoir trop usé d'une même recette. Difficile de trouver en quoi
Epiphora pèche vraiment. L'impression de déjà-vu, peut être, mais à quoi bon en tenir rigueur quand la qualité est au rendez-vous ? La gourmandise n'a jamais tué personne.
Chroniqué par
Tehanor
le 05/05/2009