E.B.S. Trois lettres pour rassembler au sein d'une même entité trois projets distincts :
Supercilious,
Stupid Dog, et
Kantyze. Le premier donne dans le glitch, le deuxième dans la techno expérimentale, et le dernier (qui réunit en fait
Feubo et
Knockoutz) dans la drum'n'bass.
Emergency Broadcast System sonne comme la mitoyenneté de ces propriétés voisines. Une espèce d'IDM technique qui ne renierait pas quelque héritage du côté de
Richard Devine, tout en se voulant résolument plus dancefloor. Aussi, on ne s'étonnera guère de voir la galette sortir des usines de
Bee Records. Avec d'autres signatures comme
Paral-lel ou
SKNDR, on discerne maintenant sans peine la vision que l'écurie française s'attache à défendre. Une petite victoire en soit, quand tant d'autres caressent l'espoir d'avoir leur propre "touche" sans jamais y parvenir. Ici, on sait à quoi s'attendre.
Suivant cette ligne qui veut allier défoulement des jambes et régal des oreilles, les tourangeaux proposent quatorze pistes au cours desquelles les plaisirs varient considérablement – l'avantage de venir d'horizons différents. Les influences transparaissent en arrière plan, mais sans que l'identité du collectif n'en pâtisse trop sévèrement.
Biplane emprunte les voix cuttées de
Verbal, d'
Amon Tobin ;
Wolfdrone cultive une ambiance non sans rappeler celles créées par
Massive Attack pour
Mezzanine ;
Nemesis pose un son qu'on dirait repris d'
Ez3kiel. Bref, rien de nouveau à l'horizon, mais une recette qui marche plutôt bien. Le parcours n'est pas sans faute, comme ce
Bitcrusher dont l'intérêt s'avère inversement proportionnel au déluge technique que les
E.B.S. nous font subir. Mais il a aussi son lot de surprises. Ainsi,
Exquisite Corpses arrive encore à nous surprendre alors qu'on croit avoir fait le tour de la question.
Les quatre acolytes offrent là un album de qualité, dont on se languit de tester l'efficacité sur scène. Ce premier jet leur offre une chance de s'imposer en France comme nos
Birdy Nam Nam de l'IDM.
Chroniqué par
Tehanor
le 17/02/2009