Planet µ s'est longtemps érigé sous l'égide de
Mike Paradinas en label de référence pour l'IDM. Mais aujourd'hui, celui qui se cache derrière le pseudonyme d'
µ-ziq s'attache à d'autres sensibilités. "C'est simplement la façon dont mes goûts personnels ont évolué" concédait-il il y a deux ans à la BBC pour justifier ce virage.
Mike Paradinas s'est fait le chantre du dubstep, et la nouvelle galette qui sort de ses usines s'aligne sans détour sur les précédentes signatures :
Vex'D,
Boxcutter,
Milanese,
MRK 1, ou
Meat Beat Manifesto.
Cyclical est la preuve tangible qu'un dubstep à la "µ" est en train de naître. Elle vient confirmer cette forme que prend une musique pétrie par les mains d'artistes au regard neuf ; des artistes à la recherche d'un compromis entre codification dubstep et touches IDMiques.
iTAL tEK en fait assurément parti. Au menu : basses étouffées, rugissements de synthés, cadences lancinantes, bruits jetés en écho, tout ce que l'on pourrait attendre d'un album du genre en somme. Mais là où
Cyclical se distingue, c'est à la fois par les ambiances recherchées et les réminiscences d'IDM. Des morceaux comme
Insomniac ou
Versus ne manqueront pas d'évoquer les travaux de
Scorn ou
Vex'D pour le côté pernicieux et les petites mélodies dissonantes, entêtantes, tandis qu'on croirait les voix warpées de
Bloodline toutes droites sorties des machines de
Milanese. D'autres, comme
Still Shores ou
Wind Tunnel, préfèrent les premiers albums de
Chris Clark, là où les rythmiques s'alambiquent autour de plages cristallines.
Tokyo Freeze, s'il ne reprend pas quant à lui les premières notes d'
Hidden Place de
Björk, s'en inspire fortement. Quelques percées orientales à noter aussi du côté de
White Mark ou
Red Sky.
Cyclical est un skeud qui évite la redite.
iTAL tEK envisage toutes les pistes possibles et les emprunte sans jamais s'y perdre. Ceux qui ont aimé
Extend, de
Milanese, y trouveront sûrement leur compte.
Chroniqué par
Tehanor
le 06/07/2008