Déjà entendu auprès du pianiste Michel Wintsch et du percussionniste Gerry Hemingway, le contrebassiste Bänz Oester propose aujourd’hui Blosperment Suite, premier disque enregistré en solo capable de relativiser l’étrange parti pris d’une pochette de disque.
Amusé, Oester a au moins le mérite de ne pas alourdir d’un air soucieux le propos d’un exercice périlleux. Ainsi, à des tappings acharnés sur la partie basse de son instrument, il préfère bientôt le cadre rassurant de petites combinaisons rythmiques (Egberto-Maraga) ; ailleurs, une vocalisation sombre cèdera aux avances d’un swing plus convenable (Not for Sale).
Amateur de répétitions, il peint le ressac d’intuitions virulentes (La plage) ou dépose un gimmick lent sur lequel il peut ensuite déposer une mélodie impressive (Cafe Longtemps). Pour conclure, Oester investit, persuasif, des exercices de style qui déplacent les phrases de sa contrebasse sur les registres d’un berimbau (Berimbarab) ou d’un gambri (Essaouira), pour parfaire une démonstration qui tient du tour de force.
Chroniqué par
Grisli
le 02/10/2007