Autre musicien à faire tourner ses obsessions en boucles, Eric Copeland, membre échappé de Black Dice, livre sur Hermaphrodite 12 titres de pop électronique torturée.
Seul derrière ses machines, Copeland fabrique des constructions toujours minuscules et répétitives, qui combinent interventions aux claviers et traitements hybrides de voix volées à des folklores oubliés. La musique prône alors la défense d’une pop entêtante et universaliste malgré sa taille, inquiétante à force de s’imposer avec gentillesse (La Booly Boo).
Sur la seconde partie de l’enregistrement, le musicien abandonne un peu la transformation de chants anciens via modulateur et se tourne davantage vers une musique électronique minimaliste, sautillant jusqu’à tendre vers l’aigu trahissant l’erreur d’encodage (Scum Pipe) ou croyant sauver de la gangrène lyrique une note oscillante bien trop frêle (Dinca). Plus ou moins heureux selon les titres, Copeland agit partout avec la même désinvolture et, en tirant dans tous les sens, finit forcément par atteindre une cible.
Chroniqué par
Grisli
le 24/09/2007