Avec un nom comme celui-ci,
Heather d'Angelo,
Erika Forster et Annie Hart étaient certaines de faire flancher quelques petits Parisiens à l’affût des dernières nouveautés de la pop new-yorkaise. La mise en bouche est réussie. Alors que leur premier album est resté discret,
The Bird Of Music a su faire parler de lui.
Un disque très doux, bercé par les voix toujours entremêlées des trois chanteuses et musiciennes, qui nous endort calmement tout en nous entraînant. Une pop joyeuse, organique, mélodique, mélancolique : tout y passe. Le décor général est clair :
Au Revoir Simone réveille les fantômes des années 60 aux années 80 avec une électro-pop troussée avec brio. Là où les
Scissor Sisters sont inaudibles et insupportables, le denier « Brooklyn keyboard-pop trio » réussit. On est séduit ; on peut être agacé. L’usage des vieux Korg ou Roland est tout aussi charmant qu’énervant lorsqu’il frôle l’excès. À ce titre,
Stars est à la limite d’une pop trop pauvre et d’une recette déjà éculée. Fort heureusement, les trois Américaines ne s’en tiennent pas là. Elles savent enrichir leur production de cliquetis en tout genre, chapelets de verres, triangle ou autres petites trouvailles faisant de
The Lucky One une excellente introduction et de
The Way To There un merveilleux point final.
Il est primordial de soigner ses entrées en matière, comme ses conclusions. Si
I Couldn’t Sleep invite
Air dans la partie et rappelle les nappes bien travaillées des Versaillais, l’ensemble se place dans le droit fil d’un
Stereolab rajeuni. Au Revoir Simone, c’est clairement addictif, entêtant. Il n’est qu’à écouter, sur le maxi
Fallen Snow, le remix de ce même titre proposé par
The Teenagers. On saisit alors, si besoin est, le côté fougueux de
The Bird Of Music. Relayé par un
David Lynch qui s’est déclaré être un des premiers fans,
Au Revoir Simone s’impose, fort d’un grand succès, comme un trio talentueux dans cette mode de l’électro-pop rétro.
Chroniqué par
Igor
le 16/07/2007