Une femme nue qui semble courir, fuir peut-être, tâchée de rouge, d'un sang qui ne serait pas le sien.
C'est là le premier contact avec
La Fille Verte, album sous license Creative Commons de l'étrange
Syl Kougaï : une rencontre en surface avec une peinture, entre
Enki Bilal et
Jodorowski, sombre donc, sans concession aussi et qui titille les synapses. Reste donc à savoir si ce même état d'esprit anime en profondeur cette nouvelle réalisation que l'on pressent redoutable. Effectivement, tour à tour menaçants ou apaisants, tranchants ou ciselés, les morceaux s'enchaînent laissant transparaître,en filigrane, un message qui bien qu'encore imprécis, nous tiendra en haleine tout au long de la route, un point de mire en quelque sorte.
Syl Kougaï nous donne à entendre ce qui jusqu'à présent ne nous avait été picturalement donné qu'à fantasmer. Très vite un flot d'images, une fois passé le Rubicon de la première écoute, donne un décor à une silhouette à la fois troublante et farouche, obscure et rayonnante : la
Fille Verte ? Peut-être.
On assiste ainsi à l'éclosion de
La Fleur Gravité née des bourgeons ocres et charnus en lévitation autour de nous, alors que sous le poids de
La Voix de l'Empereur, des basses bien grasses sont sacrifiées, lacérées de riffs stridants, nous transportant littéralement dans une Cours des Miracles d'anticipation où trône le plénipotentiaire, avachi entre le baron
Harkonen et
Alcide Nikopol.
Que faire alors après l'enchaînement de
Chachaaïm et
Requiem pour Chachaaïm, un des temps fort de l'album avec cette électronica envoutante comme faite de ronronnements? Comment se comporter quand, après l'éclat éthéré de
The Shining Flower, survient la rencontre tant attendue avec
La Fille Verte , bijou à mille facettes suspendu au sein d'une véritable tornade féline, concentrée d'IDM tout en courbe, entre déferlante sonique et souflle mystique?
Que penser si ce n'est que rarement on aura eu entre nos mains un projet aussi minutieusement réfléchi et maîtrisé. En domestiquant la moindre des parcelles de sa folie surnaturelle - faite à la fois de cette rage et de cette saine naïveté qui rapprochent encore parfois l'homme et l'enfant -
Syl Kougaï a su insufler toute la puissance évocatrice nécessaire à son oeuvre. C'est là un art, qui plus que le message pressenti en amont, n'est autre que l'affirmation d'une vision personnelle du monde où les machines et leurs sons ne seraient rien d'autre que l'encre et les mots fondateurs d' une utopie sans équivoque, les racines d'un Imaginaire Dense et Magique.
Chroniqué par
Yvan
le 23/06/2007
par fleffy (le 26/10/2007)
Y'À QU'UN MOT QUI PEUT DÉFINIR LE SON DE SYL KOUGAÏ ET C'EST : ÉNORME..!
LA PROD EST TERRIBLE,L'ORIGINALITÉ AU RENDEZ VOUS...
ON S'FAIT AVANT TOUT UN PLAISIR DE RENTRER DANS SON UNIVERS !?!
par Auriol (le 24/06/2007)
Excellente prestation qui nous mène du préparatif à l'acte de l'écoute active.
C'est une promesse d'amour, un sourire d'enfant, une main tendue. C'est du grand art. Bravo
par petitfantome (le 24/06/2007)
Ce voile de fantasme qui nous invite aux chemins de la réalité,nous transporte, nous émeut, nous provoque et nous donne à lire une volonté de situer l'art dans la vie, dans le quotidien. Bravo, c'est magnifique.