En 2004, Joel Futterman (piano et saxophone soprano) et Ike Levin (saxophone ténor et clarinette basse) invitaient le batteur Alvin Fielder à compléter leur catalogue d’improvisations menées en trio.
Décidant d’abord de tout sacrifier à un free forcené, les musiciens ouvrent sur la combinaison de clusters et de hurlements (Spatial Odyssey) et mentent sur leurs intentions réelles, qui se chargent de construire bientôt une musique faite de dissonances élaborées au rythme d’un swing imperturbable (Boundaryless Horizons et Atmospherics, qui ne peuvent pas nier longtemps leur attachement au Coltrane d’A Love Supreme et Alabama).
Minds Eye, quant à lui, va voir davantage du côté de l’école de Chicago : percussions nombreuses et légères, sur les entrelacs ludiques de Levin et Futterman (beaucoup moins conventionnel au soprano), quand Opus de Impulse s’offre un dialogue fait de tensions entre clarinette basse et piano. Au duo, Alvin Fielder aura donc apporté la brillance et l’assurance de son jeu, histoire de contrebalancer ses conjectures libertaires. Peut être de quoi réexaminer celles-ci une fois passé Resolving Doors.
Chroniqué par
Grisli
le 21/06/2007