Toujours plus haut, etc. ? Le
volume 2 avait placé la barre où il fallait, et avec cette
Maison 3, le renard le plus en vue de la scène dance se maintient à l'aise. On va pas vous refaire le coup "le flair est là", mais il faut se rendre à l'évidence : chaque nouvelle édition apporte son lot de découvertes et de hits que les nouveaux trainspotters agrippés aux plus pointus des blogs suédois diront avoir vu venir. Qu'importe, on nous prouve une nouvelle fois que la meilleure musique fédératice et pop s'invente là où on ne l'attend pas forcément, et c'est le moindre des mérites de cette équipe que de nous exciter, de nous montrer que les chansons immédiates et percutantes ne sont pas l'apanage de quelques stars drivées par les grandes maisons de disques.
Des noms, des noms ! Qu'on lise ici celui de
Simian Mobile Disco ne surprendra personne : l'entité parallèle de
Simian (on connaît la fortune de leur
We Are Your Friends remixé par
Justice) emmenée par
James Ford enchaîne les production et remixes tubesques, et n'a de cesse de faire se répondre la pop et l'électronique. Après
Hustler, ils en remettent une couche sur un beat retro-disco qui voit s'épanouir une pop synthétique du plus bel effet. Inutile de dire combien on attend l'album... Qui d'autre de familier ?
Fox'n'wolf dans un registre un peu similaire, version electro old school, enfantine et débraillée.
Freeform Five avec la science du refrain entrainant qu'on leur connaît (
Home wit u).
The Whitest Boy Alive, le groupe de
Erlend Oye, et sa drôle de disco unplugged, tendresse fuyante.
Alex Gopher avec son meilleur track depuis un moment : les sonorités pouet et les filtres acides calibrés de
Superdiscount 2 trouvent enfin une dynamique de toute efficacité, et comme on s'en doute,
Motorcycle Wet Clush n'est que montée. La terreur des bacs à tools,
Boys Noize, qui fait du Roulé, répétitif, hypnotique, compressé à mort, house impassible pour la plage (on regrette juste l'intro et l'outro pénibles). Et enfin les
Soulwax qui font une scie dance-rock de
Standing in the way of control de
The Gossip, avec une dérive finale en rouleau-compresseur acid et batterie organique, plus 80's FM vue dans le rétroviseur tu meurs.
L'ennui avec les compilations Kitsuné c'est qu'on voit mal quels morceau passer sous silence, car ils cherchent tous à se faire remarquer.
The Klaxons remixé par
Van She dans un registre aussi putassier que du
Space Cowboy, on adore ou on déteste. On peut aussi être gêné par le côté déjà-vu qui est la condition de l'adhésion aux chansons passablement racoleuses ou catchy, c'est selon, de
The Whip,
The Lovely Father, le remix de
The Valentinos,
The World Domination. Mais décidément, des morceaux comme ceux de
Dead Disco (
Metronomy remix) ou
Oh no oh my!, c'est la machine qui s'emballe, la voiture va trop vite, elle se fiche de la date de sortie et le lecteur de l'autoradio joue les choses très fort, et on se sent pris dans le fantasme d'un flux continu, éternel et plein d'allegresse de musique tout court, parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui les distinctions rock ou house, on s'en fiche, c'est d'ailleurs ce qu'ont l'air de réaliser avec excitation les kids du phénomène new rave outre-Manche. Bref, si vous ne vous excitez pas à un moment donné de l'écoute de cette compilation, réglez vos problèmes de coeur et revenez-y, ce serait dommage. Et puis partagez le plaisir de cette compilation, elle semble faite pour ça, être mise entre toutes les mains. Maintenant quoi d'autre, sinon : enjoy.
Chroniqué par
Guillaume
le 13/12/2006