Après la magistrale dispersion de
Hello Spiral l'oeuvre pop et totale, voilà un
Monolith d'électronique rutilante, composé comme on écrit en braille.
La Chasse aux Oiseaux fait le lien vers un disque qui bousille du bit et s'épuise au corps à corps, nargue la team Wwilko par ses carambolages, sans renoncer au passage à se perdre en chemin, toujours guidé par une malice rigoureuse.
On suit avec gourmandise une lutte de la fantaisie et de la précision dans laquelle tous les coups sont permis, comme une course de pods dont les engins ne cessent de muter pour mieux vaincre.
O.Lamm nous enchaîne à l'émerveillement dans sa musique à événements (beaucoup de morceaux potentiels condensés sur une piste), refaçonnant tour à tour supersonique shibuya, sensations d'infini, et borborygmes tout droit venus d'une
YokoNexus6 en minijupe. Quelque chose de puissant, d'ample, qui groove à l'occasion et puis qui en même temps semble se réduire à du calcul, du calcul et encore du calcul : c'est tout le spectre qui va du magistral cut-up
The Mac Guffin à la fatalité spasmodique d'un
Bring the noise!, digne des tubes moustachus de
Oizo.
A propos de sa pièce
La Légende d'Er,
Iannis Xenakis écrivait : "Toute pièce musicale est un rocher de forme complexe avec des stries et des dessins gravés dessus et dedans que les hommes peuvent déchiffrer de mille manières sans qu'aucune soit la meilleure ou la plus vraie. En vertu de cette multiple exégèse, la musique sucite toutes sortes de fantasmagories, tel un cristal crystaliseur." On ne saurait trouver meilleure référence pour décrire comment s'exprime ici l'ambition "[de produire] des ensembles sonores, des "tout" musicaux complexes dans lesquels l'auditeur a l'impression de se perdre, de ne pas voir les limites ou la nature de ce qu'on lui donnerait à entendre, de lancer des pistes sans origine, des fausses pistes et des vraies, d'établir des connexions infinies, de mélanger les niveaux de réalité sans en avérer aucun."
A la fois palimpseste et flêche tendue, saturé de signes purs en même temps que nourri d'une efficacité multidirectionnelle, ce
Monolith remplit le programme de son auteur avec brio : "le truc le plus électronique, le plus fracturé, le plus épileptique et en même temps le plus terre-à-terre" - qu'il ait jamais fait, mais aussi, qu'il nous ait été donné d'entendre cette année.
Chroniqué par
Guillaume
le 12/10/2006
http://www.dmute.net
par Tatoine (le 02/11/2006)
Electro cutée, breakée et hachée, gargouillis multiples et disparates, samples à gogo, rythmique qui part dans tous les sens. Et pourtant, l’auditeur ne se perd pas en route et suit le fil rouge de l’album : une mélodie bien présente. On a envie de danser et de sourire !
Pour résumer : Monolith est complexe, mélodique, dansant et rigollot à la fois. Sans aucun doute, la surprise du mois.