En compagnie du trio qui l’accompagnait sur
The Great Divide - précédent enregistrement publié en 2004 par Premonition –
Von Freeman dit avoir voulu adresser avec
Good Forever un hommage particulier à ses admiratrices.
Chaleureux, il entame d’abord une ballade suave - son ténor tirant sereinement parti de l’accompagnement du pianiste
Richard Wyands (
Why Try To Change Me Now). Avant de suivre la voie d’un swing (
An Affair To Remember) ou d’un bop (
A Night In Paris) qu’il sait efficaces, mais qu’il prend aussi un malin plaisir à écorcher.
Dérapant volontairement ici ou là, il décide d’accrocs applicables à la mélodie en guise de décorations, poussant un cri au milieu des phrases nettes ou abusant des rauques caverneux. En préservant toujours l’essentiel : blues goguenard d’
I’ll Never Be Free, ou autre swing, porté haut par la contrebasse de
John Webber et la batterie de
Jimmy Cobb (
Didn’t We).
Sous couvert de romantisme sur lequel souffle un parfum de Paris,
Von Freeman aura servi avec intelligence un classicisme certain et fait preuve, dans le même temps, d’excentricités chastes. Avec le savoir-faire d'un avant-gardiste reconnaissant.
Chroniqué par
Grisli
le 05/10/2006