Rares, les enregistrements improvisés au son de l’accordéon. Et pourtant. Si
Anthrazit n’est pas le disque le plus joyeux qui a été enregistré ces derniers mois,
Ute Völker défend là une esthétique aussi véritable que personnelle.
Echappée de
Partita Radicale,
Völker dresse ici en solo des pièces d’allures changeantes : mélanges angoissés de graves divers mais grouillant tous (
Obsidian,
Graphit), fantasmes de drones déliquescents (
Basalt,
Anthrazit), ou progressions chaotiques permises par une intensité sous dépression (
Gabbro).
Moins convaincante lorsqu’elle sacrifie l’essentiel au profit de l’emportement dramatique (
Antimonit,
Svenit), l’accordéoniste trouve l’issue qui la sauve dans des gestes contraires : jouant des silences et de notes allongées sur
Magnit, ou évaluant patiemment la construction de
Diorit.
Curieux d’abord,
Anthrazit a donc des avantages. Qui excusent ses ratés. Et emporteront sans doute n’importe quel frileux aux musiques improvisées.
Chroniqué par
Grisli
le 04/10/2006