Avec
Ins And Outs,
Burton Greene dit avoir voulu renouer avec un jazz traditionnel, au sein d’une formation stabilisante – trio qu’il forme avec le contrebassiste
Ed Schuller et le batteur
George Schuller.
Impatient sans doute, le trio sacrifie d’abord l’intelligence au profit d’une efficacité grossière (
Skumpy, dans lequel le pianiste glisse facéties et clins d’œil roublards), avant d’entamer un blues tenant de l’ambiance de piano-bar (
Tale of Woe) comme il se montrera, plus tard, capable d’une ballade mollasse (
Gentle Wind and Falling Tear).
Parti de cette manière, le trio semblait incapable de faire entendre ailleurs un retour aux sources honnête et convaincant. Pourtant, dès
Burkina Faso Swing, les choses évoluent. Le jeu est plus réfléchi, et mène savamment à
Chromatical Manner, progression ombrageuse partie d’une phrase répétée de piano. L’un et l’autre thème signés
Syl Rollig, femme du pianiste, qui aura œuvré comme tant d’autres à sortir son mari du gouffre.
Maintenant bien lancé,
Greene mène un boogie éclaté (
When In Front, Get Off My Back), un bop enlevé dans lequel il déploiera autant du rage qu’il avait coutume de le faire 40 ans auparavant (
63rd&Cottage Groove), pour se montrer enfin à la hauteur de l’ambitieux
Summation, qui mêle naturellement évidence et expérimentations. Qui conclut un set bien plus remarquable qu’il n’avait été décevant.
Chroniqué par
Grisli
le 03/10/2006