Trio construit autour du saxophoniste
Gary Thomas (jadis sideman de
Miles Davis ou
Jack DeJohnette),
Corpulent défend sur son premier album un jazz dérivant au gré d’intentions contraires pas forcément conciliables.
Réconciliables, voire, tant nous est familière l’opposition entre tenants d’un jazz novateur et aboutis d’un classicisme morne. Sur
Wolfwalk, le trio a décidé de ne pas se poser de questions, ni de rien estimer. Alors, naturellement, il trimballe l’auditeur entre un jazz n’ayant que faire des codes (
Free Piece) et un autre, propre et surpoli, même s’il tient à coup de changements de rythme à nous faire croire le contraire (
Ingen Dalig Kapp Att Axla).
Répétée, l’erreur, sur
Used To Be ; excusée ensuite, au son d’une pièce atmosphérique élégante, partie d’un gimmick de contrebasse imposé par
Joel Grip. Entre les inspirations convaincantes et les pièces sans raison d’être,
Corpulent instaure des compromis aimables : progression mesurée rappelant
Gul 3 sur
Gryphus Medley ou efficacité faite
Who’s in Control ?, même si la carrure du morceau gagnerait à révéler un ou deux accrocs.
Soit, un résultat en demi-teinte, dont l’origine (erreur ou fait exprès) reste inconnue. Reste à attendre le prochain enregistrement du trio, qui relativisera soit cette première interrogation, soit les quelques qualités repérés sur
Wolfwalk.
Chroniqué par
Grisli
le 22/05/2006