Il a fallu trois ans à
Quasi (Sam Coomes, ancien musicien occasionnel d’Elliott Smith, et Janet Weiss, qui s’illustre également à la batterie dans
Sleater-Kinney), pour mettre au point leur nouvel album,
When The Going Gets Dark. Un credo : ne pas se concentrer exclusivement sur les possiblités techniques permises par l'overdub, mais bien tenter de capter cette alchimie musicale rare qui se dégage de leurs sessions en duo.
On ne s’étonne pas que cet album ait vu le jour dans un studio de Portland nommé « Audible Alchemy ». Cette connivence entre Coomes et Weiss saute aux oreilles à l’écoute de ces onze titres, et ce n’est pas la moindre de leurs qualités.
Certains auditeurs risquent pourtant de rester un peu dubitatifs à l’écoute de ce disque, qui déborde littéralement : ainsi ce premier titre,
Alice The Goon, qui nous embarque d’entrée dans une flamboyance rock et jazz qui s’autorise beaucoup (trop?).
Quasi ne fait pas dans la mesure, en atteste le brillant et braillard
The Rhino : cavalcades effrénées au piano, embardées de batterie furibarde. La musique de
When The Going Gets Dark est pleine de saillies psychédéliques, de distorsions grasses. Les guitares se font outrageusement déclamatoires, le chant de Sam Coomes sort régulièrement des rails. La structure des morceaux est lâche, ainsi le quasi-instrumental
Beyond The Sky, amorçant la seconde partie du disque (moins furieuse), avec des notes ondulatoires d’orgue à la dérive.
On pense assez souvent aux
Flaming Lips à l’écoute du disque, ce qui n’étonne guère si l’on sait que Dave Fridmann, producteur de la bande de Wayne Coyne, est également derrière le
son de
When The Going Gets Dark.
Un peu excessif, souvent jubilatoire, cet album biscornu a le souffle épico-pychédélique un peu chargé. Mais l’on reconnaîtra que le chaos lui va plutôt bien.
Chroniqué par
Imogen
le 28/04/2006