Saxophoniste remarqué auprès de
William Parker sur l’excellent
Sound Unity,
Rob Brown démontre sur
Radiant Pools qu’il est aussi capable de revêtir l’habit du leader.
Une fois la mélodie disposée à l’unisson, l’alto de
Brown et le trombone de
Steve Swell se cherchent sur des rythmiques appuyées ou vacillantes. Sur l’intervention frénétique de la contrebasse - derrière laquelle on a relégué le guitariste
Joe Morris -, les entrelacs mélodiques bousculent au mieux les mini passages rendus à quatre (
Boxed Set). Déployant plusieurs fois un free jubilatoire (
Radiant Pools,
Swarm Village), il arrive au quartet de suivre quelques chemins de traverse pour atteindre un swing convaincant (
King Cobra).
Réconcilier, même, ces perspectives éloignées, sur
Out of the Lurch, morceau à multiples facettes sur lequel
Luther Gray finit par instaurer un désordre amusé. Au gré de touches plus légères, le batteur suit aussi les volutes fines d’improvisations décidées :
Semantics-1, où le charme du laisser-aller opère sans détour ;
Semantics-2, moins pertinent, peut être à cause d’un
Rob Brown moins habile à la flûte.
Sans doute cette dernière remarque pâtit-elle de la comparaison avec le jeu d’alto de
Brown, exceptionnel d’un bout à l’autre, et cause d’un seul désagrément, qui relativise l’intérêt du changement d’instrument. L’erreur étant humaine et le détail petit, pas de quoi ébranler l’impeccable jazz défendu sur
Radiant Pools.
Chroniqué par
Grisli
le 11/10/2005