Ce début d’année 2005 démarre sur les chapeaux de roue pour
Planet Mu, puisque après les sorties remarquables (à défaut hélas d’être remarquées) de
Phthalocyanine, de
The Gasman et il y a quelques jours de l’excellent premier album de
Chevron, c’est au tour de
Venetian Snares, l’ambassadeur du label de faire parler de lui…
D’album en album son style ne cesse d’évoluer, passant d’une IDM abrasive à des sonorités breakcores triturées, tout en revisitant des samples de ragga et même de
Britney Spears.
Cependant au rythme de trois albums par an, tout laissait à penser que
Venetian Snares ne réussirait pas à se renouveler. Et pourtant si, puisque cette fois-ci le Monsieur opère en maestro dans l’instrumentation classique. L’album s’ouvre ainsi sur quelques notes de piano égarées avant de laisser place à un violon tourmenté et à une ambiance "hitchcockienne". Mais au bout d’une minute d’écoute, la jungle déconstruite et les claps métalliques reviennent au galop. D’ailleurs, l’un des aspects qui caractérise cet album est sans nul doute son côté cinématique, et
Felbomlasztott Mentökocsi aurait sûrement pu figurer sur la bande originale de
Requiem for a Dream. Mais pas de panique pour les fans, la violence des déflagrations de beats coutumières au canadien ne fait pas défaut à cet album, puisque sur chaque morceau elles viennent bousculer la mélodie, pour n’en faire que mieux ressortir le rythme et la démence.
Ceux qui ont été charmés par les ambiances du
Chaos Theory, d’
Amon Tobin feraient bien de jeter une oreille sur
Rossz Csillag Allat Született Celui-ci est moins sombre, moins tribal et a du coup beaucoup plus d’énergie à revendre.
Mais
Venetian Snares, ce n’est pas non plus que des breaks agressifs, puisque sur cet album il va jusqu’à nous offrir un morceau léger d’electronica,
Hiszékeny, proche de
Montag ou
Mùm.
Certains trouveront peut être à redire sur le sampling parfois trop conventionnel, mais marié à cette symphonie, le résultat reste tout de même excellent.
Il y a quelques semaines,
Venetian Snares sortait un EP chez
Sublight au doux nom de
Winnipeg Is a Frozen Shithole et dans trois mois ce sera au tour de
Meathole de paraître chez
Planet Mu…
Ne cherchez plus à comprendre comment Aaron Funk réussi ce tour de magie… écoutez, sans vous poser de questions, et appréciez ce très bon album qu’est
Rossz Csillag Allat Született…
Ecoutez Hajnal
Chroniqué par
Antoine
le 31/03/2005