Cinq ans après le premier album de
Themselves,
Dose One et
Jel semblent avoir tout essayé, de la pop à l’electronica, sans oublier leurs premières amours pour le hip-hop.
A New White, réalisé en compagnie de quatre autres musiciens sous le nom de
Subtle, confirme instantanément cet état de fait, après une série de maxis pour le moins difficiles d’accès.
On retrouve néanmoins certaines sonorités hautement expérimentales dès le début du disque avec le beat saturé et oppressant de
Song Meat, qui cède toutefois sa place à une série d'accords plus épurés dès la deuxième piste. Porté par cette mélodie aérienne,
A New White plonge alors l’auditeur dans quarante-cinq minutes de richesse et de subtilité, où la SP-1200 de
Jel rencontre les guitares, samplers, claviers et instruments à vent des cinq autres membres du groupe. Sans grande surprise, l’album se construit progressivement autour de titres continuateurs de la période
The No Music (
The Long Vein Of The Law) et de clins d’œil aux nombreuses collaborations de
Dose One.
L’ombre de
Odd Nosdam est ainsi présente avec les nappes qui tapissent la quasi-totalité de l’album, et
Eyewash revient sur les meilleurs moments de
Cold House, violoncelle et sonorités électroniques à l’appui. Loin de se reposer sur leurs acquis, les six musiciens s’aventurent également dans un registre plus acoustique (
I [Heart] L.A.), allant jusqu’à revisiter
Mellon Collie And The Infinite Sadness des
Smashing Pumpkins le temps du feutré
Still Fruit, pour mieux revenir en terrain connu avec le beat plus marqué de
Red, White & Blonde.
En osmose complète avec les onze titres de
A New White,
Dose One conjugue spoken word, chuchotements, chant et rap survitaminé avec une plus grande parcimonie que par le passé. Au travers de cette semi-réserve, la voix de
Dose gagne un aspect mélodieux accompagnant à merveille les compositions mélancoliques des six musiciens, comme vous le confirmeront
Eyewash ou
She et son "She’s all that’s beautiful and opposite sad music, running through fields, in soft focus towards one another".
Certes, ce premier album de
Subtle n’est pas exempt de tout reproche, notamment dans la structure de certains titres, insérant la batterie de
Jel selon un procédé quelque peu similaire. Malgré tout,
A New White reste un grand disque, inépuisable et débordant de sensibilité, démontrant combien le binôme
Themselves gagne à s'élargir. Prochaine illustration avec
13 + God, réalisé en compagnie de
The Notwist, dont on est désormais en droit d'attendre beaucoup.
Chroniqué par
David Lamon
le 12/12/2004