Une nouvelle fois produit par Peter Bjärgo, ce nouvel opus de
KARJALAN SISSIT, nous tombe enfin dans les mains, camouflé dans un livret A5 cartonné de toute beauté, dont
Cyclic Law a le secret.
Musicalement, force est de reconnaitre que le ton se durcit de production en production. Même si le style défendu par notre finlandais est de toute façon une claque sonore, ici les compositions semblent épurées, légèrement simplifiées, histoire d'aller droit au but, sans tergiversation.
Outre les chansons traditionnelles et pro-guerrières exhumées du passé et des cartons à vinyl de Markus Personen qui émaillent la production, il faudra faire face à une déferlante haineuse et dévastatrice de marches martiales écrasantes, sous couvertes d'une infinie froideur industrielle, qui ne s'arrête pas là où d'autres se contentent de faire du bruit.
On y retrouve des elements neo-classique, comme le lyrisme épique et orchestral, déja présent sur les précédents albums et la touche atmosphérique et noire qui comble sans sourciller le moindre silence.
La tension est inévitablement palpable, que se soit au travers des moments d'accalmies toutes relatives durant lesquelles les violons se font ombrageux, ou lorsque la machine rythmique s'avance, agressive et bornée. Un autre atout majeur est la présence significative de voix, certes peu engageantes et se suffisant à déclamer des textes engagés, apportant une touche "humaine" dans cet univers décharné où l'honneur et la détermination toisent la peur la plus sombre et la cruauté évocative. Une sorte d'hommage permanent, une plongée en enfer.
Ceux qui aiment
SOPHIA se laisseront séduire par son compagnon d'arme scandinave qui mérite désormais la reconnaissance d'un publique toujours averti.
Chroniqué par
Yragael
le 08/06/2004