Après un
premier album éponyme d’excellente facture sorti en 2001 (alors la première du label Idwet),
Robert le Magnifique persiste et signe, nous gratifiant d’un album subtilement et malicieusement foutraque, dressé de ses plus beaux atours (cover et piste vidéo notamment) et avec toujours cette dose de loufoque qui règne sur ses productions (cf. les titres des pistes, les samples sur
Fantasy ou
Akadroiid ...)
La MPC côtoie la basse (effectuée par ses propres soins sur cet opus ainsi que lors de ses sets), la batterie ou la guitare, le scratch ou le chant pour un hip hop électro « plus russe, moins rustre, plus amples, moins de samples » dixit le communiqué de presse. Opération réussie pour ce patchwork abstrait que l’on s’amuse à dérouler en tirant sur les mailles qui dépassent, découvrant ainsi les délires et élucubrations qui jonchent l’album.
Poppy naïve sur
Pok !, énorme ligne de basse heurtée de blips sur
Impasse d., breakbeat aiguisé sur
Rico Flam 2 avec
Arm, Mc du
Psykick Lyrikah (autre signature du label et déjà présent aux côtés de
RLM pour le projet
Hamlet avec
AKA), expérimentations électroniques et beats dancefloor … Robert ne se refuse rien et transmet habilement son goût pour une musique débarrassée de ses carcans.
A ce jeu plutôt risqué du touche à tout, RLM rivalise de dextérité et d’imagination pour alterner/mixer ces influences sans perdre de vue l’aspect ludique de la chose, conférant ainsi au projet une cohérence inattendue plutôt agréable. Sons fats et funky, électroniques ou organiques, RLM oriente la fin de l’album vers des productions plus sombres mais tout aussi efficaces.
Tableau 30 qui clôt l’album s’offre ainsi comme un large éventail en forme d’héritage assumé et approprié, une catharsis salutaire éminemment contagieuse, un tableau où le peintre aurait pu assouvir ses moindres penchants … A l’image de l’album, une belle réussite.
Chroniqué par
Oropher
le 15/04/2004