Le second album de
Playdoh s'appelle
Fragments. Sans se perdre en conjectures, on peut soulever quelques hypothèses pour expliquer le titre donné à ce très bel album:
Fragments, comme ces extraits sonores de paroles diverses qui parsèment l'album.
Fragments, parce que le groupe privilégie souvent dans ses expérimentations le fragmentaire, modelant ses morceaux au gré de cassures, de changements de caps mélodiques et rythmiques, variant les atmosphères, évitant ainsi l'écueil d'une linéarité ennuyeuse.
Fragments, parce que cet album est comme l'assemblage réussi de deux mosaïques, l'une aux couleurs de l'electronica , l'autre post-rock.
Fragments est un magnifique album, qui donne l'impression d'une grande maîtrise
et d'une grande liberté dans les choix artistiques faits.
Playdoh ne se refuse rien semble-t-il, quitte à décontenancer (un peu) les auditeurs les moins avertis.
Playdoh ne cherche pas à caresser l'auditeur dans le sens du poil, et pourtant au fil des écoutes, cet album se laisse apprivoiser et touche l'auditeur de sa grâce étrange et flottante.
Les voix, masculine et féminine, s'accordent parfaitement, et c'est un enchantement.
Post-rock et bidouillages électroniques s'allient toujours à bon escient, pour une musique parfois expérimentale mais jamais hermétique, adoucie par les contours d'une dream pop enveloppante.
Du répétitif et tubesque
Helikopter au hoodien
Kastrup Airport, chaque piste de cet album est une petite merveille à découvrir.
Chroniqué par
Imogen
le 12/01/2004