Riche de nombreuses expériences en Angleterre et au Japon où l’homme est déjà reconnu, ce dernier s’est distingué en novembre 1996 avec
Substances. Inspiré par
DJ Shadow et
DJ Krush,
DJ Cam s’aventure au-delà de ses racines hip-hop en produisant sur son second label, Inflammable Records, le premier album d’abstract hip-hop en France.
La richesse musicale de cet album mélancolique et sophistiqué, puisant largement ses références dans le jazz (samples d’artistes comme
John Coltrane,
Miles Davis,
McCoy Tyner,
Pharoa Sanders...), le hip-hop (samples de
Gangstarr ou des
JB’s pour ne citer qu’eux) et la culture cinématographique du DJ en fait un album précurseur, mêlant scratches incisifs, beats hip-hop, house, jungle et ambient.
Afin d’apporter une note de sensualité à cet "album d’intérieur" apaisant et calme,
DJ Cam, toujours inspiré fait appel pour les titres
Meera et
Lost Kingdom à la chanteuse indienne Kakoli Sengupta.
Substances est l’album qui révèle l’artiste et lui donne une ampleur aussi bien nationale qu’internationale. Par la suite, il participe à l’album de
DJ Krush, remixe des tunes de
Tek 9, travaille avec
Tommy Hools,
Daphreephunkateerz, signe un opus de la série
DJ Kicks sur !K7 en 1997... Bref, c’est la consécration et la reconnaissance d’un public jusque là frileux et peu réceptif. L’artiste sort de l’underground et va même jusqu'à être invité à la Fondation Cartier pour un mix "promotionnel".
Les amateurs du genre et les fans de
DJ Cam vous diront pour la plupart que
Substances est un album phare, peut-être le meilleur opus de l’artiste (avec
Mad Blunted Jazz qui vient après).
Malgré les sept ans qui se sont écoulés,
Substances n’a pas pris une ride et s’écoute en boucle avec toujours le même infini plaisir.
Les interludes "jazz" entre chaque tunes créent une atmosphère intimiste et contribue à unifier cet éclectisme musical en en faisant un ensemble cohérent, un modèle du genre.
Chroniqué par
le 07/10/2003