SAYCET
THROUGH THE WINDOW
SORTIE LE 22 MARS (Electron'y'Pop)
TRACKLISTING:
15
Easy
Opal
Bruyère
And Mama Said It's Amazing
We Walk Fast
Her Movie
Sunday Morning
Daddy Walks Under The Snow
Fire Flies
Kien-Lang
A Night With The Trees
Through The Window est le nom de l'album qui suit One Day At Home,
2006. A première vue, il y a une évolution dans le parcours de Pierre
instigateur du projet musical Saycet. Une nouvelle prise de perspective.
Révélé il y a quelques années par Les Inrockuptibles grâce
à CQFD et les Indétendances de la Fnac, Saycet fait son
apparition dans le paysage musical français comme un souffle
frais.
One Day At Home, encensé par la presse spécialisée, est
un coup d'essai transformé en coup de maître. Là où d'autres
avant lui s'étaient aventuré, Saycet réussit le tour de force de
nous transporter au-delà de ses pérégrinations expérimentales,
dans des contrées accueillantes.
S'échappant des sentiers battus de l'electronica et de
l'Intelligent Dance Music parfois inaccessible, Pierre
Lefeuvre compose une musique délicate et onirique, parfois
chargée d'une nervosité palpable, se nourrissant de ses
diverses découvertes musicales au fil des années : Boards
of Canada et en particulier l'album Geogaddi, mùm, les
labels Morr Music et Warp.
Plus tard, sa curiosité est stimulée par la musique minimaliste,
moins dans l'air du temps. D'un côté, Music For 18
Musicians et Electric Counterpoint, deux pièces majeures
de Steve Reich purement acoustiques, qui lui font prendre
conscience d'une approche différente de la musique, tandis que
les travaux ambient de Brian Eno, Music For Airports et
Another Green World redéfinissent sa conception de la
composition.
Provoquer les accidents, et faire de l'aléatoire quelque chose de
volontaire, voulu, comme pour défier le destin, tout en voulant
complexifier et décomplexer le schémat pop, et faire de l'IDM
une musique moins « intelligente » et plus immédiate. Avec
Through The Window, Saycet marque le désir de
dessiner une ligne directrice, pour mieux laisser l'auditeur
s'échapper, avec un couplet et un refrain qui sont comme des
mélopées.
Une étape également marquée par la rencontre de Phoene
Somsavath qui, au chant, parvient à révéler un tout autre
aspect de la sensibilité de Saycet. Jusqu'alors, les voix entraient
en coup de vent, enveloppées dans des effets. On pouvait
entendre sur One Day At Home quelques bribes de
phrases et balbutiements presque enfantins.
Sa collaboration avec Pierre Lefeuvre l'amène à griffonner
des textes. Une écriture presque automatique qui dévoile des
émotions plus qu'elle ne les décrit. Une sobriété dans les mots
qui pourrait venir de ses premières influences musicales,
lorgnant plutôt du côté du post-rock. Elle fait notamment la
découverte déterminante de Even In Silence, le premier
album de Jessica Bailiff paru sur le label chicagoen
Kranky. Puis vient le tour de Come On Die Young de
Mogwai... Les riffs de guitare mélancoliques et la batterie
précise, qui annoncent le départ d'une course vers l'horizon.
De sa voix feutrée, Phoene Somsavath raconte l'absence
et l'attente, tout en laissant place aux non-dits et à leurs échos.
Through The Window, de façon implicite, nous invite à
observer le monde qui nous entoure à travers une lucarne,
écouter les bruits de la ville ou le silence dans lequel elle est
plongée. Comme son prédecesseur, il nous projette dans un
état de contemplation.
Quant à Zita Cochet, vidéaste au sein du projet Saycet, elle
nous ouvre les yeux et nous fait évoluer vers un autre territoire
sensoriel. Elle suit entre autres une démarche narrative mettant
en lumière la poésie des éléments qui nous entourent.
Sur scène, elle déclenche volontairement des visuels en temps
réel, tels des reflets de notre imaginaire, sur trois supports
variés. Le procédé de multiprojection offre au spectateur une
liberté de réception, et permet le mouvement général des
images qui passent alors d'une structure à l'autre ; l'ensemble
coordiné ressemblant à un ballet d'images, de lumières et de
couleurs dialoguant avec la musique.
Non pas une simple illustration d'une musique, Zita Cochet
raconte à travers ses images une histoire qu'elle aurait pu écrire
pour un film, sans début ni fin. Un film qu'on regarde seul, puis
avec quelqu'un.
La fenêtre étant la seule vue sur le monde extérieur, on parvient
enfin à s'échapper. Et plus qu'un voyage introspectif ou une
mise en abîme de nos émotions, comme ce fut le cas pour
One Day At Home, Through The Window nous invite
à l'éveil et à la conscience de soi.
De l'autre. Avec pudeur. Toucher, frôler l'autre.
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Concours terminé
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