On doit bien avouer que l'artiste anglais Richard Skelton est si prolifique que l'on a parfois du mal à le suivre, peut-être de peur de se noyer dans sa discographie tentaculaire et ses diverses ramifications (les side-projects The Inward Circles, Harlassen, etc...). On devrait pourtant y prêter plus souvent attention car ce dernier album sorti sous son propre nom est un pur joyaux ou plutôt un joyaux noir fidèle aux sonorités crépusculaires qui traversent son œuvre.
La "sélénodésie" désigne en astronomie l'étude du lien qui interagit entre la surface de la Lune et ses champs gravitationnels, mais ce terme pourrait parfaitement s'appliquer aux compositions de Richard Skelton qui, elles aussi, possèdent des textures granuleuses et se développent sur des forces attractives invisibles. Avec Selenodesy, le compositeur s'éloigne légèrement du genre modern classical et de sa matière boisée pour s'approcher de celle plus synthétique de la musique électronique, nous projetant alors vers un espace rétrofuturiste voire dystopique dans lequel se détache quelques belles fulgurances dark ambient (faint ray systems, impact theory, fallback).
Selenodesy est disponible à cette adresse.