Etonnante carrière que celle d'Arto Lindsay. Débutée dans le fracas sonore du punk et plus particulièrement celui de la no-wave new-yorkaise via son groupe DNA dans les 80's, celle-ci coupa ensuite les ponts avec ce passé sauvage et destructeur pour renouer avec le premier amour musical du chanteur natif de Virginie: la bossanova. Et pour cause: le tout jeune Arto Lindsay déménagea au Brésil avec ses parents missionnaires protestants et passa toute son enfance dans un village du pays où il découvra notamment le courant du tropicalisme. Ce dernier va être le fil rouge de l'américain dans toute la suite de sa discographie, mais va cependant être mêlé à quelques expérimentations directement issues de son passé tumultueux de guitariste nihiliste. Il va en résulter à partir des années 90 une poignée d'albums géniaux où se côtoient la suavité mélancolique du chant bossa, des guitares parfois électriques voire dissonantes, la modernité de l'électronique ainsi que de multiples percussions s'emballant magnifiquement dans des chansons souvent enivrantes comme cette sublime Noon Chill ouvrant l'album du même nom. Indispensable.