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Al Margolis - musicien hétérodoxe qui n’a pas attendu l’ère du compact disque pour utiliser avec fougue les possibilités sonores du support cassette -, 
If, Bwana enchaîne les productions comme d’autres enfilent des perles. Avec 
Rex Xhu Ping, on le retrouve à nouveau penché sur ses bandes, encouragé par les voix de 
Laura Biagi et 
Dan Andreana. 
Si ces deux là posent des chants vertueux qu’on prendra soin d’éloigner (
Natraj), ou récitent comme on leur a demandé quelques passages qui, selon la langue, transportent 
Tattoed Love Muffins et 
Quaderni loin de l’endroit où ils ont été confectionnés, les compositions de 
Margolis sont faites, avant tout, de programmations électroniques ciselées avec soin. 
A force de nappes longues, d’inserts acoustiques (piano et cordes sur 
Tattoed Love Muffins, percussions minimales sur 
Cicada #5) et de larsens récalcitrants, une ambient s’installe, qui ne peut pas cacher longtemps être en mal de nature. L’atmosphère devenue faune et flore, donne à entendre les grouillements d’animaux nocturnes rares (
Natraj) ou la rage d’un bestiaire contenu dans une pièce de quelques minutes (
Oy vey, Angie). 
Ailleurs encore, 
Al Margolis et 
Detta Andreana glissent dans la texture des parasites métalliques (
Quaderni) ou des samples recherchés, autant pour découper encore une ou deux pièces déjà irrégulières que pour étoffer une œuvre jamais tout à fait terminée. Mais dont ils sortent tout de même, laissant derrière eux l’étrange forêt de sons qu’ils ont pris peine à baliser. 
	
	
		Chroniqué par 
		Grisli		
		le 29/11/2005