Considéré, à juste titre, comme pionnier de la scène electro-dub française avec
High Tone et
Improvisators Dub,
Zenzile tente sur chaque album d’ouvrir les frontières vers d’autres horizons musicaux sans jamais renier ses influences dub, comme sur le titre d’ouverture de ce dernier album,
Wow qui est nourri d’une guitare reggae, d’une basse lourde et d’une flûte dansante.
Les sonorités rock ne passent jamais inaperçues, et
Modus Vivendi (ou l’art de vivre en latin) ne déroge pas à cette règle, bien au contraire, puisque sur plusieurs morceaux les angevins n’hésitent pas à faire crasher la guitare.
Hypo en est la preuve, car s’ils ont repris le thème du morceau
Pumpin’ de
Sachem in Salem, c’est pour l’agrémenter de riffs de guitares et le gonfler de basses fuzz.
De son côte,
Mafate apparaît comme un morceau plus lancinant, rappelant certains titres de
Pink Floyd et leur côté rock expérimental. Mais le véritable hymne rock de l’album est
Up is a long way to go, pour lequel
Jamika prête son flow reconnaissable parmi cent autres. Le solo de guitare s’élève et vient déchirer les cieux.
Souvenez-vous, le dernier maxi de
Zenzile était une rencontre avec
Cello, collaborateur de
M et violoncelliste du duo
Bumcello. Il est donc normal de retrouver celui-ci sur le morceau
Eolian Blues, qui par sa mélodie et ses notes d’accordéon et de saxophone font légitimement penser aux atmosphères retranscrites par la rencontre
d’Ezekiel et de Daau. Sir Jean, la voix de
Meï Teï Shô, est évidemment de la partie et chante avec toute sa rage sur deux morceaux de l’album :
War still a run et
Simple Lesson.
Si le travail effectué sur cet album est relativement accompli et que la musique de
Zenzile ne cesse d’acquérir de la maturité, deux ou trois titres manquent tout de même de relief, comme le morceau
Basic qui semble bien porter son nom. Hormis cela, Modus Vivendi est un bon album qui, on l’espère, permettra de faire revivre le label
Small Axe à travers leur nouvelle structure,
Supersonic.
Chroniqué par
Antoine
le 20/04/2005