On pourrait commencer par « wake up ! » ou encore par « keep on raving the world” ou bien “rave on » tout court, ou « making some fucking noise »… Ca ne vous dit toujours rien ? Dernier indice, ces mots les rassemblent tous : son et trip. Eh oui, pour la première fois et c’est sûrement ce qui en a fait son succès - en tout cas un décollage des ventes au rayon techno-, voici un CD/DVD offrant une vision plus concrète de ce qu’est le monde des sound-system, à travers 1 reportage des Spiral Tribe et 3 roads trip de sound system. On va surtout se concentrer sur le DVD puisque c’est cette partie du packaging qui reste la plus intéressante, pour tout le monde, mais particulièrement pour les teufeurs... Ceux qui bougent avec leur camtar et leurs chiens, ceux qui vibrent scotchés aux murs d’enceintes, ceux qui portent des casquettes à clous ou ceux qui n’ont rien de tout cela, mais qui font partie de la scène techno depuis plus de 13 ans. Beaucoup ont relevé le nez pour regarder ce DVD, et après un mini-sondage, la satisfaction l’emporte sur le premier reportage des 4 volets qui nous sont proposés.
Les 23 premières minutes sont offertes aux Spiral Tribe, LE sound system qui est à l’origine du mouvement free en Europe, LE sound system qui a dit « Fuck » à Margaret Tatcher, LE sound system «qui a gangrené l’Europe avec sa musique de sauvages», second degré. Enfin des images des Spiral... Cela sonne presque dans la bouche de certains comme un sacrement quasi-religieux. Dans le monde de la teuf, ils restent un mythe pour nombre de personnes. Entre ceux qui ont eu la chance d’être en 1993 à Beauvais, lorsque les DJ anglais ont débarqué à 30 camtars, et ceux qui aurait aimé être nés 5 ans avant, tous ont apprécié de (re)voir ces têtes pensantes. Alors, on pourra voir des images des premières soirées illégales, des premiers coups de matraques dans la tronche, du convoi exceptionnel de la tribu (avec de vrais gyrophares !), des testimoniaux de quelques-uns des fondateurs où l’on comprend mieux le pourquoi du comment du « rave on… ». Bonne introduction, si ce n’est que c’est court 23 minutes, même si on se doute que c’était pour coller au chiffre fétiche de la tribe, qui fonda d’ailleurs plus tard le label Network 23. Court et peut-être pas assez dense en images. Cela peut s’expliquer de la manière suivante : il y a 12 ans, quand on partait à une free, on n’y allait pas caméra aux poings (pas pratique !), on ne savait pas que ce mouvement prendrait de l’ampleur et que filmer tout cela, c’était collecter les empreintes d’une marche qui ne s’est pas arrêtée malgré les pressions politiques. Certains travellers de sound system, tout comme les Spiral, ont justement voulu prêcher la bonne parole de la religion tecknoïde au-delà de l’Angleterre, et de la France. Les « trip» s’inscrivent pour certains dans le cadre de missions culturelles et humanitaires. Et là ils ont filmé.
Les 3 reportages de road trip qui s’ensuivent retracent justement cette relève. Les Desert Bag sont partis à Sarajevo pour « illuminer et réveiller les populations éteintes ». Les Sound Conspirary, collectif de sons européens, tous motivés pour suivre la route de la Soie direction l’Inde, ont eu un parcours semés d’embûches, entre les galères aux frontières et les problèmes d’argent. Arrivés à Goa, les quelques mois passés en Asie n’ont pas permis de dépasser la scène transe, là-bas presque impénétrable. Quant à l’African Expedisound, le concept était au départ intéressant : mêler des cultures musicales différentes mais tellement proches dans leurs racines. Le choc des cultures, la difficulté de s’adapter au climat, les problèmes techniques, tout était réuni pour donner un goût amer au fond de la gorge, qui cette fois-ci n’a pas boosté le moral des troupes in fine. Ces trois reportages, mélanges de franches rigolades et de baisses de moral (être bloqué 2 mois à la frontière de l’Inde, on comprend) montrent brillamment les réalités du mode de vie des travellers. On ne pose pas que du son, on a parfois froid ou faim, on part avec des idéologies, on revient avec des souvenirs et une expérience unique.
Quant au CD, il offre entre autres un petit melting pot des productions les plus connues des Spiral. De l’acid-house à l’acid-core, certains seront nostalgiques de ces sons qui transpercent les veines, qui électrisent le corps et qui engourdissent la nuque. Et pour le reste, des petits sons sympas écoutés dans le DVD. Conclusion : un bon packaging, avec quelques failles certes, mais certaines images valent le coup d’œil. Et pour ceux qui aiment Ushuaïa, vous y trouverez votre compte dans ces road trips uniques dans leur genre.
Chroniqué par
Lilo
le 18/01/2005
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