Revoici mes chouchous de Leeds pour un ep,
The Lost you, qui précède la sortie du nouvel album,
Outside Closer à venir sur Domino records le 17 janvier 2005.
Un retour automnal avec cet ep qu’illustre parfaitement la pochette bucolique de l’album aux teintes oranger, figurant un splendide arbre paré d’un manteau de feuilles mordorées.
Hood nous avait offert en 2001 le très bon
Cold House, qui combinait brillamment expérimentations electronica et langueur mélancolique post rock. Après la double compilation parue l’année passée, et des collaborations diverses, (dernièrement avec un très beau titre
You shins break my heart sur le
Themselves Split sorti chez Rocket Racer cet été)
Hood continue son parcours sans erreurs: le premier titre éponyme débute en effet sur une boucle passée au hachoir, qui nous laisse penser que le groupe reste acquoquiné (on ne s'en plaindra pas) au hip hop improbable de
cLOUDDEAD …ce que confirmera le dernier titre du ep. Ce premier morceau n’augure pourtant pas vraiment de la suite , que l’on découvre avec bonheur assez variée : du post rock gorgé de chœurs maltraités sur
You can’t breath memories, à l’indie pop noisy de
The rest of us will care, au final magnifique, peut-être le plus "hoodien" de ces 5 titres, sans oublier l’étonnante miniature instrumentale
By island lake », illuminée de violons poignants . Le dernier morceau de
The Lost You, inattendu, ouvre même de nouvelles perspectives au groupe : nappes ambiantes, choeurs lointains (d’enfants japonais peut-être), guitares mélancoliques , et la présence bienvenue de
Why? et de
Dose one dont la voix subit un cut up jouissif pour un morceau qui rappelle leur compagnon de label,
Four Tet.
Un ep traversé du chant mélancolique de Adams, escorté de chœurs vacillants, de lignes de guitares distordues ou limpides, d’effets de réverb et de delays qui enveloppent la musique d’une sorte de mélancolie flottante tout au long de ces cinq tracks. Mais subsiste toujours cette indéfectible lumière qui perce à travers des textures parfois fragiles et évanescentes :car la musique de Hood est comme cet arbre splendide sur la pochette dont les feuilles rayonnantes semblent malgré la venue de l’automne éternellement accrochées aux branches.
Hood nous plonge avec ce formidable ep dans une musique cotonneuse, baignée d’échos, de vocaux triturés, de sons en suspension, desquels émane toujours une impression enivrante de liberté. Une musique hors carcan, inusable, rare. Enchanteresse.
Chroniqué par
Imogen
le 16/12/2004