L’univers de la vocaliste 
Sidsel Endresen est pour le moins singulier. Et chacun de ses albums nous entraîne vers des terres nouvelles dont le climat, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas si nordique que ça. Après deux essais transformés (
Nightsong et 
Duplex Ride), il souffle en effet sur ce troisième opus du duo 
Endresen - Wesseltoft un vent de liberté et de complicité.
D’emblée, Sidsel éclaire le disque de sa présence. Elle est habitée : textes parlés, timbre chaud et mate, scat étrange et résonnant. Ses interprétations sont touchantes de pudeur et de sincérité. On navigue quelque part entre l’écriture pour le moins expérimentale de 
George Aperghis et les sonorités aériennes de 
Ricky Lee Jones.
Côté accompagnement, on retrouve l’ami Bugge (prononcez comme vous pouvez) dans un registre qui tranche radicalement avec les enregistrements de son projet 
New Conception Of Jazz. Ne cherchez ici ni basses funky ni superpositions de samples entraînantes. Le travail du clavieriste-machiniste est pour le moins sobre, à l’image du court passage bossa dans le titre 
Survival Techniques 3. Un jeu tout en retenu que 
Wesseltoft investit à travers des mélodies étranges et lancinantes (la ballade 
Names, numbers) ou des références clairement folkloriques comme sur la chanson pleine d’émotions 
Birds of dawn.
Le duo revendique donc avec bonheur son goût pour l’expérimentation sonore et l’improvisation. Des fondements de la culture jazzistique en somme. D’aucuns pourront alors juger ce mélange acoustique/électronique quelque peu âpre, voire déroutant. Mais 
Out here in there livre son incontestable beauté au fil des écoutes et invite chacun à la méditation et à la réflexion…
	
	
		Chroniqué par 
		Possum Jenkins		
		le 11/07/2004