Lex records est encore un tout jeune label, cela ne l'empêche pas d'être prometteur. Apparue en 2001, la maison de Tom Brown est en effet présentée en digne descendante de sa légendaire tutrice
Warp, option street culture. Cette
Lexoleum, compilation en forme de carte de visite et de réunion d'activistes néo-hip hop, est là pour prouver que la réputation de l'écurie est à la hauteur des artistes qu'elle réunit.
Le disque, comme l'évoque le titre, parcourt une scène de lyricists et producteurs souvent plus lettrés les uns que les autres, toujours doués, et débute d'ailleurs par les artistes phares que sont
Tes et
Boom Bip. Ce même Boom Bip, Bryan Hollon de son vrai nom, est par ailleurs crédité pour son hip-ambient-folk sur trois des dix-huit titres ! Mais si les influences du crew Anticon sont là sur plusieurs morceaux entre breakbeats débridés, flows aventureux et ambiances urbaines plutôt sombres (
Sage Francis,
Why? de
cLOUDDEAD ou encore Subtle sont de la partie), la plupart de ces titres inédits s'éloignent de ces paysages pour loucher vers des territoires différents mais non moins passionnants.
Dans une exceptionnelle cohérence de l'ensemble, les invités n'hésitent pas à tutoyer tous les univers : Edan nous rappelle l'essence du hip hop dans un exercice abstract à la
Dj Shadow, jonglage entre les samples à la fois habile, groovy et érudit ; Peaches là où l'on ne l'attend pas, pour un "Casanova" électro proche de Princess Superstar ; Jamie Liddel nous gratifie d'un "Daddy's car" trippé ;
Madlib livre un court moment de pure spiritualité, qui rappelle le meilleur du Ghost Dog d'un certain RZA ; sans oublier un instrumental rigolard que ne renierais pas
Prefuse 73, signé du Français
Tacteel, producteur pour
TTC et valeur montante avec Paraone sur leur label Institubes ; tout cela pour ne retenir que les meilleurs !
Si l'on écarte ces comparaisons, Lex, définitivement pas à étiqueter "musique pour nerds", s'ouvre tous les champs et organise avec
Lexoleum la rencontre de talents multiples et variés : des associations gagnantes (Req et Kid Acne, Sage Francis avec Danger Mouse ou Joe Beats, Peaches avec Mignon) grâce auxquelles l'expérimentation prend la richesse sonore pour objectif et ne sacrifie rien à la vibe.
Concentré de science musicale, cette sélection est aussi le témoignage d'un label à surveiller, bien parti pour suivre le modèle de son illustre patron. Mais aussi, le repère d'une internationale (bien qu’il y ait sur-représentation des américains) post-hip hop en plein développement. On sait qu'on tient là un futur objet classique, comme on put l'être en leur temps les Sourcelabs, avec pour dernière preuve s'il en fallait, un excellent artwork réalisé par Ehquestionmark, avec un digipack au code-barre tout à fait original, qui symbolise la valeur d'un recueil à mille lieues des "mixs series" à la chaîne.
Chroniqué par
Guillaume
le 07/02/2004
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Electro-house / Downtempo / Pop / Soul |
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